Déplacement au Mexique et Réforme de l’AEFE
Le 9 novembre dernier, je me suis rendue à Mexico pour un court déplacement centré sur la réforme du réseau éducatif français à l’étranger. J’ai voulu inviter ma collègue Samantha Cazebonne, actuellement en mission sur ce sujet, pour qu’elle visite un établissement de notre circonscription. Je suis persuadée que la prochaine réforme doit se baser sur des exemples de toutes les zones géographiques, avec les particularités qui leurs sont propres.
Plus particulièrement, j’ai invité la députée Samantha Cazebonne à Mexico pour deux raisons : comprendre la crise qui a traversé ce lycée en 2013 lors du changement de convention avec l’AEFE et mettre en valeur l’expérience du centre de formation local pour enseignants que cette institution a choisi de mettre en place . Ce dernier élément est pour moi une pièce incontournable dans le nouveau dispositif qui émanera de la réforme pour pouvoir élargir le réseau des lycées français dans le but de doubler les effectifs étudiants, comme annoncé par le Président de la République, tout en garantissant une qualité pédagogique de haut niveau dans un contexte d’efforts budgétaires.
Je remercie donc ma collègue d’avoir accepté mon invitation et de m’avoir accompagner au lycée franco mexicain, où nous avons longuement échangé avec les équipes administratives, le corps enseignant, les parents d’élèves et nous avons eu l’opportunité d’inaugurer le centre de formation, qui aujourd’hui en phase d’expérimentation, pourrait devenir un modèle à exporter dans d’autres coins du monde.
Dans le but de mener ma mission au mieux et renforcer notre travail en commun au profit des français du Mexique, j’ai rencontré notre Ambassadrice Anne Grillo, notre Consul Gérald Maréchal ainsi que ses équipes et nos élus consulaires du Mexique.
J’ai de même profité de mon déplacement pour me réunir avec les membres de la French Tech Mexico pour faire un point d’étape sur leurs besoins, leurs projets et pour les accompagner dans la transition vers la nouvelle phase de la French Tech à l’international comme annoncé par le Président de la République et le Ministre Mounir Mahjoubi.
Avant de rentrer en France pour participer à la Paris Digital Week, j’ai organisé une rencontre publique afin d’échanger avec nos concitoyens sur des sujets variés comme l’éducation française à l’étranger, la fiscalité des non-résidents, les réformes en cours et la transition politique au Mexique.
One Reply to “Déplacement au Mexique et Réforme de l’AEFE”
En tant que parent d’élève directement concernée par le nouveau baccalauréat 2021 , puisque l’un de mes enfants formera partie de la toute première promotion du nouveau baccalauréat au LFM de Mexico, je tiens à vous faire parvenir les raisons de nos inquietudes sur la mise en place dès la rentrée prochaine , du nouveau Bac :
1) Les programmes des matières de spécialité ne sont toujours pas définis, ce qui met le LFM , et aussi tous les lycées à l´’étranger comme en France, face à la problématique de ne pas pouvoir définir les profils des postes à pourvoir pour enseigner ces spécialités. Ceci pose un grave problème de disponibilité de professeurs suffisamment bien formés pour préparer sereinement les élèves.
2) L’étendue des programmes à couvrir pour les matières de spécialité n’est pas connue non plus , ce qui pose la question à savoir si la réforme est oui ou non jouable , car le tronc commun du baccalauréat 2021 est un tronc commun très lourd , qui en soit , ne laisse que peu d’espace temps à un véritable approfondissement des matières de spécialités, comme c’est le cas par exemple , dans le système anglais des A-levels. En ce sens, et si l’esprit du bac 2021 avait pour intention de mieux préparer les élèves dans les matières de spécialités qui , pour bon nombre d’entre eux , seraient aussi les matières où l’université serait ensuite amenée à leurs exiger beaucoup de rendement , nous craignons fortement que cet objectif peinera à être atteint . Le socle commun prévu par la réforme est bien trop vaste pour permettre un réel progrès dans l’investissement temps et travail des lycéens , en faveur de leurs matières de spécialités … Ceci est bien dommage .
3) Enfin, nous craignons fortement que le nouveau système sans filière, créera une iniquité entre les élèves , par la manière dont les matières du tronc commun et en particulier les épreuves finales de français et de philosophie seront notées . En effet , il n’existera plus qu’un seul et unique tas de copies à évaluer pour ces deux matières , mélangeant à la fois les copies des élèves qui auront pris pour spécialités des matières littéraires et les copies des élèves de spécialités scientifiques . Ceci sans aucun doute rendra plus accessible l’obtention d’une excellente moyenne sur le tronc commun aux élèves littéraires, et défavorisera lourdement les moyennes obtenues sur le tronc commun pour les élèves de profils et spécialités scientifiques . Si les maths auraient , en soi, fait partie eux-aussi du tronc commun , l’équité entre tous les élèves, pour ce qui est de l’évaluation du tronc commun, aurait pu être préservée , mais ce n’est pas le cas.
Nous pensons donc que la réforme du Bac, telle qu’elle nous est aujourd’hui annoncée , s’apprête à passer à côté des objectifs qui l’ont originellement motivée.
Nous craignons plutôt qu’elle va poser beaucoup de problèmes pratiques et potentiellement académiques pour les lycées, les enseignants et les élèves, sans pour cela permettre réellement aux lycéens d’exploiter, dès la classe premiere, leur passion pour 3 matières de spécialités .
Si la France prétend pouvoir retrouver sa place en haut des rankings internationaux des systèmes éducatifs , il faut qu’elle parvienne à céder à son attachement traditionnel pur et dur à former des lycéens généralistes , qui , dispersés entre de multiples matières, perdent , pour beaucoup d’entre eux, leur motivation , leur créativité , ne trouvent pas leur identité , et continuent d’être en situation d’échec à l’université .
Aujourd’hui, le constat est que 70% des Bacheliers n’atteignent pas la License, par manque de préparation et d’engouement pour leurs études post – bacs .
Cependant, la clé du succès et de la motivation des élèves est bien de dévoiler, mais aussi d´exploiter leurs dons et leurs potentiels dès l’adolescence.
C’est pourquoi un bac moins généraliste, en faveur d’un bac de spécialités librement choisies où l’on approfondit et prépare avec beaucoup de rigueur les matières qui passionnent les jeunes lycéens, est le dur changement à accepter, et à mettre en place au lycée, en vue de la réussite des bacheliers à l’université.