Encore une belle édition 2019 de la Semaine de l’Amérique latine et des Caraïbes
Du 23 mai au 8 juin, la France a une nouvelle fois mis à l’honneur l’Amérique latine et les Caraïbes. Rencontres, conférences, expositions, dégustations, projections, cours, ateliers, spectacles… Ce sont plus de 500 évènements, organisés à Paris, Bordeaux, Toulouse, Lyon, Mexico, Rio de Janeiro et bien d’autres villes encore, qui ont valorisé des projets culturels et économiques et montré nos sincères et durables relations d’amitié avec l’Amérique latine.
Jean-Yves Le Drian : “Nous avons une passion commune pour la liberté”
J’ai assisté au discours de Jean-Yves Le Drian, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, mardi 4 juin à la Maison de l’Amérique latine. Pour lui : « Nous affrontons ensemble les défis internationaux. Notre relation est porteuse d’un message d’amitié. Nous avons une passion commune pour la liberté. »
Une allocution qui témoigne de la force des liens qui unissent la France à l’Amérique latine et les opportunités que nous avons pour renforcer cette relation. Pour le Ministre, nous pouvons porter ensemble la défense du multilatéralisme, l’ambition de la COP21 et des Accords de Paris et la sauvegarde de la paix dans le monde.
Le Chili hébergera en 2019 la COP 25 sur les changements climatiques, tandis que la France présidera le G7 sous le signe de la lutte contre les inégalités. La région est un réservoir d’eau, d’énergie, d’alimentation et de biodiversité stratégique pour la planète, au carrefour des enjeux globaux de demain et donc des appétits des grandes puissances. Nous devons en tirer parti et proposer à la région de nouvelles alliances et coopérations dans le cadre d’une ambition renouvelée.
Participation à la table ronde “La technologie : vecteur d'(in)égalités ?”
Le vendredi 24 mai 2019, j’ai participé à la table ronde “La technologie : vecteur d'(in)égalités ?” dans le cadre du 11ème forum économique internationale sur l’Amérique latine et les Caraïbes, organisé conjointement par la Banque Interaméricaine de Développement, le ministère de l’Économie et des Finances et le Centre de Développement de l’OCDE, à Station F.
Une table ronde composée d’un beau panel d’experts avec Jehudi Castro Sierra, Vice-Ministre de l’Economie Digitale en Colombie, Marcelo Cabrol, Responsable du secteur social à la BID, Montserrat Gomendio, Chef du centre pour les compétences de l’OCDE, Dante Mossi, Président Exécutif, Banque Centre-américaine d’intégration économique.
J’ai pu donner mon point de vue sur la manière dont les nouvelles technologies peuvent impacter l’emploi, à travers notamment la création de nouveaux métiers qualifiés (data-scientists, développeurs, etc.), et les besoins qui en résultent en matière d’éducation et de formation continue. J’ai également abordé le sujet très complexe des travailleurs des plateformes, qui aujourd’hui manquent de droits et de pouvoir de négociation vis-à-vis de leurs employeurs et ne disposent pas d’une protection sociale digne d’un pays comme la France. Afin d’exemplifier la carence de ses travailleurs, j’ai mis en avant les “clickers”, communautés de travailleurs qui entrainent les algorithmes des plateformes (comme Amazon ou Facebook) et qui sont rémunérés par micro-tâche à des niveaux très bas, ce qui de fait enlève toute responsabilité des employeurs envers eux. Afin d’ouvrir le débat avec des propositions concrètes, j’ai présenté des exemples internationaux comme pistes de réflexion de ce que nous pourrions mettre en place autour de ces nouveaux métiers. Par exemple, l’Espagne ouvre la voie à une protection sociale par points, indépendante du statut de l’employeur.
À la suite de cette table ronde, j’ai participé à un déjeuner organisé par la secrétaire d’État Agnès Pannier-Runacher, à Bercy en présence des ministres latinos-américains présents au forum.