La rentrée très politique de l’Assemblée nationale
Les travaux à l’Assemblée nationale ont repris le 12 septembre 2018 suite à un décret portant convocation du Parlement en session extraordinaire publié au Journal officiel le 29 août. Le Parlement siège habituellement du premier jour d’ouvrable d’octobre au dernier jour ouvrable de juin, il s’agit de la session ordinaire. Cependant, le Premier ministre dispose de la faculté de réunir le Parlement pour une session extraordinaire.
Le remaniement ministériel a impliqué une élection pour la Présidence de l’Assemblée nationale.
Quelques jours avant cette reprise, le Ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a quitté ses fonctions. Démission inattendue, l’environnement reste une priorité gouvernementale majeure. Conscient des enjeux écologiques, le Premier ministre a rapidement nommé François de Rugy, Président de l’Assemblée nationale. Écologiste de la première heure, M. de Rugy bénéficie d’une importante expertise en la matière. Cette nomination a impliqué plusieurs élections internes. La première est celle du Président de l’Assemblée nationale, personnage clé dans les institutions de la Ve République, il s’agit du quatrième personnage de l’État, il a pour rôle d’organiser les débats et le travail parlementaire. Il dispose aussi de la faculté de saisir le Conseil constitutionnel.
Des élections internes ont eu lieu au sein du groupe La République en Marche afin de choisir le candidat qui sera proposé à ce poste. Le séminaire de rentrée à Tours a permis de procéder à cette élection. Plusieurs candidats se sont présentées : Richard Ferrand, Barbara Pompili, Cendra Motin et Philippe Folliot. Démonstration du dialogue constructif qui a pu avoir lieu au sein de la majorité, cette élection s’est passée en toute transparence où chacun a pu faire valoir ses idées. La moitié des candidates étaient des femmes ce qui est un signal fort pour notre groupe – le plus paritaire de l’hémicycle – composé à 47% de femmes contre 38% pour l’ensemble des groupes. Richard Ferrand a remporté cette élection, son expérience en tant que président de groupe et son engagement auprès de Emmanuel Macron à ses débuts ayant primé. Le mercredi 19 septembre, il a été élu avec 64,26% des voix au perchoir.
Le séminaire de Tours a aussi été l’occasion de préparer la rentrée et les dossiers législatifs à venir : projet de loi de finances, projet de loi de financement de la sécurité sociale. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a pu aussi détailler tout ce qui a été accompli l’année passée : la loi dialogue social, la réforme de l’apprentissage, la loi relative à l’orientation et la réussite des étudiants, la loi confiance dans la vie politique, etc. Les futures réformes ont aussi été annoncées : un plan santé, un plan de lutte contre la pauvreté, la réforme des retraites. Bref, la rentrée est placée sous le sceau de la réforme sociale.
L’élection de Richard Ferrand au perchoir a entraîné une nouvelle élection du Président du groupe parlementaire.
Jusqu’à présent, Richard Ferrand était le Président du groupe parlementaire La République en Marche. L’Assemblée nationale se compose actuellement de sept groupes politiques : LREM, le MoDem, France Insoumise, les Républicains, LR constructifs-UDI-indépendants, Nouvelle gauche, Gauche démocrate.
Pour remplacer Richard Ferrand, une nouvelle campagne interne a eu lieu. Toutes les sensibilités ont pu s’exprimer puisque neuf candidats se sont présentés. Le deuxième tour a départagé deux profils : Roland Lescure et Gilles Le Gendre. Le groupe a choisi Gilles Le Gendre, vice-président du groupe bénéficiant d’une connaissance de l’ensemble des dossiers en cours.
L’élection de Gilles Le Gendre a engendré un renouvellement du Bureau du groupe La République en Marche.
Le Bureau d’un groupe parlementaire est l’instance exécutive, chargée de l’organisation du groupe, de l’aide législative, du suivi du budget, de la communication. Gilles Le Gendre a appelé suite à son élection en tant que Président de groupe a un renouvellement total du bureau. Sa composition sera votée en interne le mardi 9 octobre.
Cette rentrée hautement politique n’a pas ralenti le rythme des réformes puisque la loi PACTE, la loi fraude fiscale ont d’ores et déjà été votées.