Rencontres #4: histoires de citoyens français du Pérou

Rencontres #4: histoires de citoyens français du Pérou

Voici la quatrième édition de la série d’articles intitulée “Rencontres”. Il s’agit à travers ces interviews de mettre en avant les histoires de nos concitoyens qui vivent à l’étranger et se lancent dans des aventures associatives, entrepreneuriales ou culturelles. Le but ? Montrer que notre rayonnement passe par l’activité de nos concitoyens et que l’image de la France se modernise grâce à eux. Pour cette éditions, nous échangeons avec Adeline, Delphine et Maxime, rencontrés lors de mon dernier séjour à Lima en septembre 2018 !

 

Rencontre avec Adeline de Gaulejac, volontaire pour l’ONG “GIN por los derechos del Niño”

  

Bonjour Adeline, vous résidez actuellement à Lima où vous êtes engagée comme volontaire auprès de l’ONG péruvienne Grupo de Iniciativa Nacional por los Derechos del Niño (GIN). Pouvez-vous me raconter ce qui vous a motivé à vous engager comme volontaire au Pérou ?

J’avais en tête un projet idéal qui comportait 3 critères : un projet à l’étranger, un projet avec une finalité 100% sociale, un projet qui soit un vrai boulot. Après quelques recherches, j’ai découvert que le VSI (Volontariat de Solidarité Internationale) correspondait exactement à ce que je recherchais. Je me suis donc engagée auprès d’un organisme d’envoi de volontaires à l’étranger, la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC). En cohérence avec mon profil et les attentes de l’organisme d’accueil, la DCC m’a proposé une mission au Pérou en recherche de fonds pour le Grupo de Iniciativa Nacional por los derechos del niño – GIN. Mission qui m’a tout de suite intéressée, et je suis très heureuse aujourd’hui de vivre cette opportunité.

Pourriez-vous m’en dire plus sur les activités du GIN au Pérou et sur votre travail comme volontaire au sein de cette ONG ? 

Le GIN est une coordination regroupant 30 organismes de la société civile du Pérou, qui travaillent ensemble à la construction d’une culture de respect envers les enfants et adolescents, afin de garantir le plein exercice de leurs droits et contribuer à leur bien-être intégral.

Mon rôle est de faire connaître les actions du GIN, de trouver des opportunités de financement et des intérêts communs avec tous types d’organisations, de fondations et d’entreprises, qu’elles soient locales, françaises ou internationales. L’objectif étant de trouver les moyens pour mettre en œuvre les projets du GIN et ainsi contribuer à la défense et la promotion des droits des enfants et adolescents au Pérou.

C’est notamment avec le soutien des partenaires financiers, des organisations membres du réseau et des volontaires péruviens et étrangers que le GIN a permis, entre autres, l’adoption en 2015 de la Loi N°30466 portant sur l’Intérêt Supérieur de l’Enfant, ainsi que la Loi N°30403 interdisant le châtiment corporel et humiliant sur les enfants et adolescents.

 Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez pu faire face dans votre travail de volontaire, et quelles sont vos perspectives d’avenir dans votre engagement ?

 Je ne vais pas être très originale, mais tout simplement travailler dans une autre langue. Je suis arrivée dans un pays inconnu, sur un nouveau poste, avec un bagage de 10 mots d’espagnol. Bien entendu, cela faisait partie de l’aventure et j’étais très motivée pour apprendre l’espagnol. Toutefois, plus que ma seule motivation, c’est aussi la patience et la gentillesse dont ont fait preuve mes collègues à mon arrivée qui m’ont beaucoup aidée. Cela fait maintenant un mois et demi que je j’habite à Lima. Je progresse tous les jours, encore un peu de temps et de pratique et je serais entièrement à l’aise dans mon travail.

 Quels conseils donneriez-vous à un(e) Français(e) qui voudrait devenir volontaire dans une organisation humanitaire au Pérou ?

Je lui conseillerai de maîtriser un minimum l’espagnol car la rencontre c’est vraiment un élément génial du volontariat à l’étranger. Pouvoir communiquer avec autres choses que des gestes c’est quand même plus sympa. Être capable de comprendre et faire des blagues, c’est créer de la complicité et des relations plus fortes, plus humaines.

Sinon, partir comme moi avec un simple « holà que tal » en tête, c’est tout à fait possible, surtout si c’est pour une mission de longue durée. Cela demande juste un peu plus de patience et d’indulgence envers soi-même, car on ne peut tout simplement pas devenir bilingue en 2 semaines.

En quoi avez-vous l’impression de participer au rayonnement de la France au Pérou et en Amérique latine ?

Cette mission m’amène à faire beaucoup de rencontres. Des rencontres avec des collégiens, des ONGs péruviennes, des personnes travaillant dans les ministères, des inconnus dans le bus le matin. Être volontaire ne veut pas dire sauver le monde toutes les trois minutes, mais je crois qu’en expliquant ce que je fais, moi et tous les autres volontaires français qui m’ont précédé, nous montrons une image d’un Français qui croit aux droits humains sans frontières, à une dignité de l’homme universelle.

Simplement parler la langue locale, s’intéresser, c’est aussi représenter un Français ouvert et curieux. D’autant plus que les péruviens sont extrêmement accueillants et que le Pérou regorge de mille richesses.

 

Rencontre avec Delphine Hostein, Management Controller chez Séché Environnement

Bonjour Delphine, vous résidez actuellement à Lima où vous travaillez pour l’entreprise française Séché Environnement. Qu’est-ce qui vous a motivé à vous installer au Pérou ? 

Aujourd’hui, il est très commun de réaliser 6 mois ou un an de césure à l’étranger dans le cadre des études supérieures. Ayant choisi le cursus de l’apprentissage dans mon école de commerce, je n’avais pas eu l’occasion de partir loin et longtemps, a la différence de beaucoup de mes amis. J’ai donc senti la nécessité de voyager après avoir été diplômée et le VIE était une solution idéale. Pourquoi le Pérou ? Parce que c’était loin, dépaysant et riche au niveau culturel. Ce qui a finalement déterminé la destination, parmi la liste de pays qui m’intéressaient, a été l’offre de travail VIE de Séché : le secteur, le poste et la taille de l’entreprise correspondaient exactement à ce que je cherchais.

Pourriez-vous m’en dire plus sur les activités de Séché Environnement, notamment au Pérou et en Amérique latine ?  

Séché Environnement se développe au Pérou depuis 2015 et a grandi de manière exponentielle durant les dernières années. Nous nous positionnons sur l’ensemble des services environnementaux : du traitement de déchets dangereux et d’eaux industrielles, aux services de dépollution de zones affectées par des fuites de pétrole, en passant par des services intégrés de total waste management. Depuis de nombreuses années, Séché Environnement avait déjà une présence au Mexique et en Argentine et, depuis peu, le Pérou et le Chili font aussi partie de leur périmètre d’activité.

Avez-vous rencontré des difficultés dans la mise en place de votre projet au Pérou et quelles sont vos perspectives d’avenir ?

L’Amérique latine est une région en croissance qui est une grande source d’opportunités pour Séché Environnement. Le groupe va continuer d’investir au Pérou et dans d’autres régions du monde pour maintenir sa croissance, et pour ma part, je compte faire partie de cette aventure avec Séché que ce soit au Pérou ou dans un autre pays.

Quels conseils donneriez-vous à un(e) Français(e) qui voudrait lancer une activité économique au Pérou ?

Tout dépend évidemment du projet que l’on souhaiterait implémenter, mais je conseillerais globalement d’étudier le contexte social, économique et fiscal, de prendre en compte la variable politique pour les délais des autorisations et de s’entourer de professionnels qui connaissent le marché local.

En quoi avez-vous l’impression de participer au rayonnement de la France au Pérou et en Amérique latine ?

Au niveau professionnel, je vois que le groupe Séché apporte une réelle expertise sur tous les sujets environnementaux et propose au marché péruvien une alternative d’une qualité au-dessus des standards du pays. L’idée est d’accompagner le développement du pays et des péruviens en transmettant les savoir-faire et les valeurs du groupe. De nombreux professionnels péruviens du groupe ont suivi une formation dans nos installations en France. Aussi, un concours d’innovation organisé en ce moment au Pérou va permettre au vainqueur, quelle que soit sa position hiérarchique, de voyager en France et visiter nos installations. Enfin, dans notre manière de travailler au quotidien et dans mes relations personnelles, il me semble que nous communiquons le respect, la tolérance, le professionnalisme et le partage d’expériences et de manières de vivre différentes.

 

Rencontre Maxime Auffret, entrepreneur et fondateur du groupe « Les Frenchy à Lima »

 

Bonjour Maxime, vous résidez actuellement à Lima où vous travaillez dans le secteur de l’évènementiel. Qu’est-ce qui vous a motivé pour vous installer au Pérou ?

 Je suis arrivé à Lima il y a exactement 6 ans après avoir terminé mon échange à Shanghai et avoir été diplômé de mon Master II en Marketing et Communication de l’European Business School Paris. Ayant toujours eu soif de voyages et voulant perfectionner mon espagnol, j’ai eu l’opportunité de venir au Pérou, pays que j’avais déjà eu la chance de visiter auparavant dans le cadre de vacances. Je me suis très vite senti à l’aise et j’ai commencé à développer différentes activités sentant qu’il y avait beaucoup d’opportunités dans un climat économique croissant. Ma principale motivation de rester ici a été de relever les nombreux défis que j’ai rencontrés au fur et à mesure, avec la volonté de ne pas abandonner en cours de route, de persister jusqu’à ce que me efforts et mes sacrifices portent leurs fruits. J’ai la chance aujourd’hui d’être directeur d’un établissement nocturne reconnu de la capitale et je continue en parallèle d’entreprendre en partenariat avec une cafeteria d’entreprise à San Isidro.

Vous animez à Lima une association nommée « Les Frenchy », très présente sur Facebook pour créer des liens au sein de la communauté française à Lima. Pourriez-vous m’en dire plus sur les activités que vous organisez et la vie de la communauté française à Lima ?

 Les Frenchy à Lima est un groupe Facebook qui a été créé il y a 6 ans par différents jeunes entrepreneurs Français dans le but d’avoir une plateforme d’échanges pour pouvoir partager nos expériences respectives et nous entraider. Au fil du temps, Mario Casas (fondateur et modérateur) et moi-même avons administré cette page et avons pris soin de la modérer afin de respecter notre charte d’utilisateurs et ainsi assurer une cohésion au sein du groupe. Aujourd’hui, nous comptons un peu moins de 5000 membres, tous francophones, résidant au Pérou ou ayant résidé ici et qui prennent le temps de répondre aux questions des membres en partageant leurs expériences actuelles ou passées.

Les thèmes abordés sont très vastes, de la location d’appartements, à la vente de fournitures, en passant par des questions administratives ou de compréhension des règles d’immigration péruvienne ! Le groupe a donc évolué en gardant la même philosophie pour laquelle il a été créé. Aujourd’hui il s’est agrandi et il est le fruit d’un travail commun, dans le but d’accompagner et aider nos compatriotes de tout âges dans leur intégration dans ce merveilleux pays d’accueil.

 Quels conseils donneriez-vous à un(e) Français(e) qui voudrait s’installer au Pérou ?

Le premier conseil que je donne aux Français qui souhaitent s’installer au Pérou, est de bien préparer leur départ en amont. Prendre le temps d’étudier les opportunités et s’assurer d’arriver avec un maximum d’informations, afin de faciliter leur intégration. Nous vivons aujourd’hui dans un monde où l’accès à l’information est chaque jour facilité. Partir sur un coup de tête est possible mais expose la personne à être confrontée a des difficultés qui auraient pu être évitées, si le départ avait être préparé. Il ne faut pas hésiter à poser des questions et à apprendre de ses pairs. Il est important de définir un budget, un cadre de travail pour orienter ses recherches et connaître la géographie de la ville ou du pays pour savoir ou se loger.

Le second conseil serait dans l’idéal, de venir une première fois au Pérou ou au moins en Amérique latine, afin d’avoir une première expérience avec le continent. Savoir si le climat et la culture conviennent. Beaucoup peuvent être dépaysés et perdre très vite pied, sans parler du fameux mal du pays qui peut survenir très rapidement.

Le troisième conseil est de définir dès le départ son statut migratoire. Il est important d’être en règle et de respecter les lois d’immigration au Pérou, afin de faciliter son intégration et avoir la tranquillité de se concentrer sur ses recherches de logement et professionnel plutôt que de s’inquiéter à entrer et sortir du pays pour respecter ses différents visas.

Si ces trois points sont respectés, alors on a déjà mis toutes les chances de son côté pour que son expatriation se déroule bien. Après il y aura toujours nécessité de beaucoup de travail saupoudré d’un peu de chance dans les opportunités pour que tout se déroule bien.

En quoi avez-vous l’impression de participer au rayonnement de la France au Pérou ?

A travers les années passées ici, j’ai pu rencontrer de nombreux profils tous plus intéressants les uns que les autres et suivre leurs arrivées, ainsi que leurs évolutions dans leurs projets respectifs. C’est avec grande joie que je partage mon expérience professionnelle afin de pouvoir aider tous ceux qui souhaiteraient développer un projet ici. Le but est réellement de soutenir et aider nos compatriotes à réussir dans cette aventure et à assurer leur intégration en évitant de commettre des erreurs qui ont déjà été commises.

Mais ma plus grande fierté est de représenter la France dans la vie de tous les jours à travers les échanges pluriculturels que nous pouvons avoir à travers diverses activités. Notre langue, notre musique, notre culture, notre gastronomie. Le Pérou est un pays regorgeant de toutes ces belles choses et les Péruviens sont toujours très curieux et heureux de connaître notre beau pays. A chaque fois, ce sont des échanges passionnés et formateurs entre nations qui ont beaucoup en commun.

Enfin notre grande fierté de cette année a été de recevoir et d’organiser la projection de la Coupe du monde dans un de nos établissements et de partager un grand moment entre Français. Cet événement nous a permis de tous nous unir autour d’une grande victoire.

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© 2019 Paula Forteza - Députée des Français d'Amérique latine et des Caraïbes