2021 : une année noire pour Haïti
Haïti a été marqué en 2021 par différents drames politiques, sociaux et naturels. Le pays se trouve dans un contexte d’instabilité politique qui s’est aggravé suite à l’assassinat du president Jovenel Moïse. La pauvreté s’est, par ailleurs, intensifiée par la crise sanitaire à cause du Covid-19. Enfin, en août, un tremblement de terre a durement frappé Haïti, faisant plus de 2 200 morts, 12 000 blessés et plus de 300 disparus.
Un attentat à la démocratie
Le 7 juillet marque un coup épouvantable à la démocratie Haïtienne. C’est avec effroi que nous avons tous appris l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse.
Depuis, au moins 44 personnes ont été mises en détention, parmi elles : des policiers locaux, des membres du groupe de sécurité de Jovenel Moïse et des anciens soldats de différentes nationalités. Cet événement souligne l’affaiblissement continu des institutions du pays.
Un chaos politique doublé d’une crise humanitaire
Le 14 août, un séisme de magnitude 7,2 frappe le sud-ouest d’Haïti, proche de la ville de Petit-Trou-de-Nippes. Le gouvernement haïtien a déclaré l’état d’urgence sanitaire dans les trois départements touchés par le séisme qui a fait, selon un bilan encore provisoire, plus de 2 200 morts, 12 000 blessés et 300 disparus.
Depuis toujours, l’île partagée par Haïti et la République dominicaine est très active sur le plan sismique.
Selon l’Unicef c’est plus d’1,2 million de personnes, dont 540 000, qui ont été affectées par ce drame.
Un pont aérien a été mis en place depuis Port-au-Prince, notamment par l’Union européenne, l’ONU, les Etats-Unis et plusieurs ONG.
Je salue la France et la communauté internationale pour l’aide, nécessaire et vitale, apportée en Haïti. Cependant cette aide est encore distribuée de manière trop progressive en raison du manque de coordination au niveau local.
Repenser l’aide humanitaire par l’accompagnement technique
Tout l’enjeu d’aujourd’hui est d’éviter les écueils de la gestion de crise de 2010 qui avait valu à Haïti le surnom de “République des ONG”. Pour cela notre rôle est non pas de remplacer mais d’appuyer les structures locales qui connaissent davantage le terrain.
J’insiste également sur l’importance de mettre en place des collaborations techniques dans la durée pour que Haïti, ainsi que d’autres pays des Caraïbes, puissent renforcer leur résilience, à travers, par exemple, la construction d’infrastructures plus résistantes aux séismes ou encore le développement de compétences en gestion de crise. Notre responsabilité, au-delà de l’aide d’urgence, est d’accompagner le pays dans sa reconstruction. Organisations internationales et gouvernements doivent travailler main dans la main pour répondre aux besoins spécifiques de cette zone propice aux catastrophes naturelles.
Enfin, des élections présidentielles doivent être organisées le plus rapidement possible afin de mettre fin à l’incertitude politique.