La “Génération Covid” : Ma question au gouvernement
Mardi 16 Juin 2020 je suis intervenue au nom du Groupe “Ecologie Démocratie Solidarité” lors d’une séance de questions au gouvernement sur la politique actuellement menée à destination de la jeunesse. Nous avons souhaité souligner la précarité des jeunes de moins de 25 ans, qui risque de se renforcer dans les prochaines semaines en raison de la crise que nous traversons. Nous proposons en particulier la rémunération des stages dès le 1er jour, l’extension de la garantie jeune, le maintien de l’aide de 200€ et la possibilité d’un revenu de base pour les 18-25 ans.
« Monsieur le Premier Ministre, 21,8% : c’est le taux de chômage des actifs de moins de 25 ans, 32,6% pour ceux qui n’ont pas le bac en poche. Ce taux pourrait augmenter encore de 10 points dans les prochaines semaines. Les moins de 25 seront les premières victimes de la crise qui s’ouvre. Il y aura bien une génération Covid. Une génération qui entrera avec difficulté dans la vie active.
Plus que d’un plan de relance, c’est d’un plan d’existence dont nous avons besoin, pour donner tous les moyens à nos jeunes de se réaliser. Comment se relancer quand on n’est même pas lancé dans la vie. Un plan d’existence cette jeunesse le réclame avec ses mots, parfois ses colères. De la souffrance d’Anas s’immolant le 8 novembre dernier à Lyon, aux dizaines de milliers de jeunes lycéens engagés pour le climat. En passant par les jeunes femmes battant le pavé contre les violences sexuelles et tout récemment la jeunesse des banlieues qui se lève contre le racisme et les discriminations. Tous demandent de la justice, réclament de la dignité, expriment leur envie de solidarité, leur soif d’espérance.
Ce grand plan d’existence doit passer par des mesures concrètes pour les 700 000 jeunes entrants sur le marché du travail.
Quels dispositifs souhaitez-vous porter ? Nous proposons notamment que les stages soient rémunérés dès le premier jour de travail. Nous souhaitons aussi que la garantie soit élargies et prolongées pour celles et ceux en fin de droit.
Quels dispositifs d’urgence comptez-vous mettre en place pour les jobs d’été qui permettent aux étudiants de constituer leurs épargnes pour l’année qui vient ? À la rentrée allez-vous maintenir les 200 € aux étudiants les plus précaires ? Pour ceux qui ne sont ni étudiants ni dans l’emploi, seriez-vous favorables à l’expérimentation d’un revenu de base pour les jeunes entre 18-25 ans afin d’éviter la trappe à pauvreté ?
Monsieur le Premier Ministre qu’y a-t-il de plus précieux que notre jeunesse ? Nous avons le devoir impérieux de faire en sorte qu’elle le sache et qu’elle en soit fière. »
Réponse de M. Gabriel Attal, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse :
« Dimanche soir, le président de la République dans son intervention à fait de la jeunesse la grande cause de la relance du pays, parce que la situation l’exige. Parce que 700 000 jeunes doivent entrer sur le marché du travail cette année et plusieurs centaines de milliers de jeunes vont rechercher un apprentissage. Parce que peut-être plusieurs centaines de milliers de jeunes vont se retrouver dans une précarité supplémentaire à la rentrée, notamment s’agissant des étudiants.
Vous avez dit madame la députée il y aura bien une génération Covid. Je ne sais pas s’il y aura de génération Covid, mais ce que je peux vous dire c’est qu’il n’y aura pas de génération sacrifiée. Ce que je peux vous dire c’est que le sens de l’intervention du président de la République c’est de dire que nous allons faire de la jeunesse le cœur de la relance. Pas seulement pour réparer ou pour empêcher les risques économiques. Mais pour faire des jeunes les cœurs de la relance de notre pays. Parce que les entreprises, parce que les secteurs d’avenir dans lesquels nous allons investir auront besoin des jeunes, de leur créativité, de leur dynamisme et de leur mobilisation. Parce que nous aurons besoin de jeunes engagés auprès de nos associations, auprès des plus vulnérables, pour protéger l’environnement à travers le service civique, à travers le service national universel.
Alors nous avons commencé à agir avec Jean-Michel Blanquer sur la question du décrochage scolaire notamment dans la voie professionnelle, avec Murielle Pénicaud sur la question de l’apprentissage avec des mesures extrêmement fortes. Nous allons continuer à agir avec Bruno Le Maire, avec mes collègues du gouvernement pour inciter des entreprises à recruter des jeunes et développer les possibles en matière d’emplois, pour accompagner les jeunes qui seront dans la précarité. Nous accompagnerons les jeunes qui sont dans des situations de rupture, nous accompagnerons les jeunes qui connaîtront une précarité supplémentaire. Nous avons pour cela de formidables dispositifs que vous avez cités : la garantie jeune et le PASEA. Vous pouvez compter sur notre mobilisation et des annonces seront faites dans les prochaines semaines. »