Dossier de presse Silence des 3 premiers mois de grossesse
En juillet 2021, je publiais un article sur le silence des trois mois ; “Pourquoi est-ce que les femmes devraient vivre seules et en silence ces trois premiers mois de grossesse?”. A la suite des premiers messages spontanés de soutien reçus, et de nombreuses recherches effectuées dans ce même contexte, il est apparu que ce tabou social, au-delà de l’expérience vécue, atteste d’un grand manque de prise en charge et de considération de manière générale au sein de la société.
Il s’est ainsi révélé nécessaire de traduire législativement et dans l’opinion publique ces sujets qui font écho pour beaucoup de femmes. Si le cadre de l’examen du budget pour 2022 permet de porter de nombreuses dispositions, quelques axes d’améliorations législatifs sont également ici présentés pour de nouveaux projets de lois qui pourraient permettre de les porter.
Dans cette démarche, je me suis associée à Judith Aquien, qui dans son ouvrage Trois mois sous silence, Payots, 2021 dénonce la non-prise en charge des femmes (ressource humaine, médicale, psychologique,…) pendant cette première partie de leur grossesse ; et Mathilde Lemiesle, illustratrice, qui dans sa BD fait un état des lieux historique, géographique et sociologique de la fausse couche, en partant de son expérience personnelle.
Afin de nourrir le travail parlementaire à venir, d’alerter l’opinion publique et de mieux appréhender les différents aspects que rassemblent ce sujet, nous avons lancé, le 30 septembre dernier, un appel à témoignages au sujet des trois premiers mois de grossesse, qui a reçu 450 réponses.
Puis dans une volonté de co-construction du projet et d’associer professionnel.le.s, associations, think tank, citoyen.ne.s engagé.e.s, un “bureau ouvert” a été organisé sur ce sujet afin de faire évoluer, de manière collaborative, ces propositions durant lequel chacun a pu enrichir le travail déjà mené et apporter ses éléments complémentaires.
Au cours de ces échanges, est très vite apparu un grand manque d’information, de ressources et de prise en compte de ce sujet alors même qu’une majorité de français serait favorable à une meilleure prise en charge des trois premiers mois de grossesse.
En effet, un baromètre OpinionWay réalisé par le think-thank Familles Durables, montre que 62% des sondés s’estiment favorables à une déclaration de la grossesse avant le 3e mois pour permettre des aménagements professionnels spécifiques. Une analyse plus précise des tranches d’âge révèle que 72% des 25-34 ans et 68% des 18-24 ans y sont favorables.
La société est prête, il est temps que nous agissions.
Illustration réalisée par Mathilde Lemiesle.