Retour sur l’édition 2020 du hackathon #Datafin au Sénat
Les 24 et 25 janvier derniers, le Sénat accueillait le deuxième #Datafin, le hackathon consacré aux données financières publique. Pour cette deuxième édition, les collectivités locales étaient à l’honneur. Organisé conjointement avec l’Assemblée nationale, le ministère de l’Action et des Comptes publics, le ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, la Cour des comptes et l’Observatoire des finances et de la gestion publique locales (OFGL), et la direction interministérielle du numérique (DINUM), je vous propose de revenir plus en détails sur les projets qui ont émergé de ces deux jours.
Dans la continuité de l’édition précédente que j’avais organisé à l’Assemblée nationale en juin 2018, ce hackathon part du constat que les données budgétaires et comptables et les grands équilibres des finances publiques souffrent d’un déficit de connaissance de la part du grand public, alors qu’une meilleure appropriation par les citoyens contribue à améliorer la qualité du débat sur les politiques budgétaires et sur leur financement.
Le #datafin 1 avait notamment aboutit à la création de LexImpact, outil de calcul d’impact des amendements parlementaires sur les projets de lois. Repris par l’Assemblée nationale, l’outil a été pour la première fois utilisé lors de l’examen du projet de loi finance de 2020.
En ouverture du Hackathon, Vincent Eblé – Président de la commission des finances du Sénat – a rappelé que les projets devaient répondre au triple défi de l’action publique locale :
- Assurer une plus grande efficacité en créant de nouveaux outils pour mieux gérer les dépenses ;
- Mieux évaluer l’action publique par des indicateurs de performance ;
- Mieux comprendre le fonctionnement des finances publiques des collectivités locales.
Xavier Lefort, secrétaire général de la Cour des comptes, a par ailleurs annoncé l’ouverture du code source d’Open Anafi, application d’analyse des finances de l’institution.
Les défis menés jusqu’à leurs termes lors du Datafin :
1. Indy.cat :
L’objectif était de réaliser un site qui permette à chacun de construire un écosystème d’indicateurs diversifiées, partageables, construits et discutés à partir des données sur les comptes des collectivités, leurs dotations budgétaires, des statistiques locales de Insee, etc. L’utilisateur charge ainsi ses propres données et accède à un outil de visualisation spatial et temporel.
Accéder à la plateforme Indy.cat, et à la restitution du défi.
Le défi Mes Objectifs de la Vie Quotidienne (MesOVQ) s’est appuyé sur la plateforme Indy.cat pour élaborer un indicateur d’impact des politiques publiques. Vous pouvez ici retrouver la restitution de ce défi.
2. Une (plate)forme Olympique : mieux suivre les marchés publics des JO 2024
Le budget des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris 2024 représente près de 7 milliards d’euros, une somme importante qui sera dépensée à travers des marchés publics gérés par les collectivités locales, Paris 2024 (COJO) et la SOLIDEO. Les JOP de Paris 2024 sont placés sous un haut niveau de vigilance quant au coût, au respect des délais et des exigences environnementales comme sociales. Pour chaque projet de construction, la plateforme rend ainsi visible les informations sur les marchés et permet de réclamer une plus grande redevabilité quant à la transparence sur les projets.
Accéder ici à la restitution du défi, et à la plateforme-prototype.
Le principe constitutionnel de libre-administration des collectivités territoriales implique l’existence d’un pouvoir budgétaire, donc d’un pouvoir d’appréciation de chaque collectivité en matière de dépenses. Les citoyens n’ont souvent qu’une vision parcellaire des dépenses des collectivités, et n’associent pas nécessairement les collectivités à des services ou des dépenses. Par collectivité, pour 1 000€ de dépenses au budget (fonctionnement et investissement), le défi vise donc à visualiser les politiques publiques bénéficiaires.
L’administration fiscale publie annuellement des fichiers comportant un nombre très important de données relatives aux finances des collectivités locales. Ces fichiers – dont les structures sont souvent hétérogènes – posent, toutefois, certaines contraintes d’exploitabilité. Le défi vise donc à créer un tableau de bord, notamment à partir de l’outil d’analyse financière utilisé dans les chambres régionales des comptes (OpenAnafi) et du fichier REI (recensement des éléments d’imposition), visant à analyser la situation financière et fiscale des collectivités locales et d’apprécier leur évolution dans le temps ou la comparer à celle de collectivités de même catégorie.
Accéder au résultat du défi ici.
5. Module Optimisation Budgétaire Automatisée (MOBA)
L’équipe du défi se propose d’analyser et comparer la situation budgétaire et identifier les leviers de politiques publiques susceptibles d’être actionnés par les ordonnateurs, comptables, conseillers aux décideurs locaux et citoyens. La plateforme est accessible sur http://datafinfr.herokuapp.com/.
6. Budget Innovation et Territoire
Le défi consiste à déduire des budgets des collectivités locales leur utilisation des outils informatiques.
Accéder la plateforme de test ici.
7. Decofi, l’agence de notation des communes
Les non initiés aux finances locales remettent souvent en cause le manque de transparence et de pédagogie des experts en la matière. Décofi est une application web et mobile de notation de la gestion des communes, pour éclairer les citoyens sur les forces et faiblessses des exécutifs locaux en matière de gestion budgétaire et financière. Chaque commune est notée sur 20, grâce à une combinaison d’algorithmes qui s’appuient sur une analyse automatisée des comptes administratifs et des fichiers d’éléments de fiscalité locale des communes entre 2013 et 2018.
Accéder à la présentation ici.
8. Mes dépenses sont vos recettes (ou vice-versa !)
Ce défi consiste à réaliser un application ou définir un traitement capable de consolider les comptes budgétaires d’une collectivité territoriale et de ses membres (EPCI, Communes, Syndicats) ; par exemple sur la partie traitement des flux financiers : recettes des uns = dépenses des autres donc identifier des doublons dans les lignes d’écriture qui pourraient fausser la balance budgétaire en restituant cette information consolidée mais sans l’éliminer.
Accéder à la présentation à ici.
9. Chambre 360
Le défi constiste à, partant des fichiers des recommandations ou du texte brut des rapports, utiliser l’analyse sémantique pour réaliser une compilation thématique du contenu des travaux des Chambres régionales et territoriales des comptes (CRTC). L’outil devrait permettre de catégoriser les conclusions des rapports afin de commencer à extraire une ‘doctrine’ des juridictions financières en termes d’examens de gestion.
Accéder à la présentation ici.
10. Utilisation du CSV pour les données de marchés publics
Aujourd’hui, les formats réglementaires pour les données de marchés publics sont le XML et le JSON. La création d’un format CSV permettrait de rendre ces données accessibles par le plus grand nombre.
Accéder à la présentation finale du défi ici.