Face aux terroristes, ne cédons pas à la division
Il y a quelques semaines, nous avons une nouvelle fois connu l’horreur : des actes terroristes commis au nom d’une lecture obscurantiste de l’islam ont frappé la France à Conflans Sainte Honorine, puis à Nice. Au même moment, nous commémorions les cinq ans des attentats de Saint-Denis et Paris qui avaient fait de 137 morts et 413 blessés.
La mort de Samuel Paty, enseignant, est un traumatisme profond pour toutes celles et tous ceux qui croient dans les valeurs émancipatrices de l’éducation. Malheureusement, comme dans de nombreuses sociétés touchées par le terrorisme, l’école est un symbole à abattre, l’esprit critique est condamné, la liberté d’expression est refusée.
Ces attaques ne doivent pas nous faire perdre de vue le véritable adversaire : l’idéologie de ces fanatiques et prêcheurs de haine. Nos concitoyens de confession ou de culture musulmane ne sont pas des complices. Ces actes terroristes touchent autant l’Europe que les pays du monde musulman. Ne soyons pas aveuglés pas la peur en mettant en cause nos concitoyens français qui pratiquent leur croyance dans le respect de nos valeurs communes.
Bientôt, nous serons amenés à débattre au Parlement du « projet de loi confortant les principes républicains ». A cette occasion, je serai vigilante à ce que la ligne de démarcation stricte entre la chose publique et la croyance religieuse soit préservée. Aucune mesure de court-terme ne pourra nous permettre de répondre durablement à cet enjeu. Les tentations sont grandes de vouloir restreindre certaines libertés au nom de la sécurité. Si je peux les comprendre, je ne les partage pas. En tant que législateur, je m’attacherai à faire que la loi soit la même pour tous, qu’importe sa condition, ses origines ou ses croyances